Catharsis

(Temps de lecture : 3 min)

Comment écrire vous soulage.

Est-ce que vous aussi, à 14 ans, vous avez eu un journal intime à paillettes avec un cadenas en forme de cœur ? 

Oui ? Alors le moment est venu de le ressortir. 

Non ? Pas grave ! Une feuille et un stylo feront l’affaire.

Ici, je ne vais pas parler de l’intérêt de tenir un journal intime (quoique…) mais de l’écriture comme outil pour se libérer, s’apaiser et mieux se connaître.

L’autre jour, on parlait d’anxiété avec une amie, et voici ce qu’elle me dit :

“Moi, j’ai toujours été une anxieuse, même petite. 

Les montées de stress vont et viennent, même pour des sujets sans importance, mais c’est plus fort que moi.

Parfois, si je ne comprends pas pourquoi je stresse, mon cerveau se met activement en recherche d’une raison, et il attrape la première qu’il trouve.

Avec la pression au boulot récemment, j’ai l’impression que ça empire. J’ai régulièrement des maux de tête et de ventre, et je fais des insomnies.”

Je compatis. J’ai aussi connu cette spirale vicieuse à une époque, et écrire m’a énormément aidée à en sortir. 

Voici pourquoi, en 5 points :

  1. Écrire enraye la boucle infinie de pensées.
    Les pensées bloquées en mode replay sortent enfin et se déversent sur la feuille. En prenant forme sous votre plume, elles se structurent et se clarifient, ce qui fait disjoncter le circuit et calme le mental.
  2. Écrire porte une valeur symbolique émotionnelle forte. 
    L’écriture libère des émotions emprisonnées et refoulées. En extériorisant vos ressentis par l’écrit, vous créez un exutoire par lequel les émotions se relâchent et votre esprit s’apaise.
  3. Écrire permet de prendre de la distance. 
    En relisant ce que vous avez écrit, c’est comme si vous lisiez l’histoire de quelqu’un d’autre, comme spectateur. Cette place vous permet d’être plus neutre, de mettre une distance entre l’émotion et le problème et de devenir plus objectif face à la situation.
  4. Écrire est un pont vers une meilleure compréhension de soi.
    En prenant le temps de formuler par écrit ce que vous ressentez, vous mettez en lumière votre manière de fonctionner, de penser, les valeurs qui vous animent, les croyances qui vous portent. Mieux vous comprendre vous aide à mieux accepter qui vous êtes.
  5. Écrire stimule la créativité.
    Donner libre cours aux mouvements de la main sur la feuille est un excellent entraînement à l’auto-hypnose (écriture dite “automatique”). En laissant l’inconscient s’exprimer, vous boostez votre créativité, même quelques minutes tous les jours.

Comment faire ?

Méthode libre : C’est très simple, il suffit d’un papier et d’un stylo, et de laisser libre cours à l’expression de vos émotions. Avoir un petit carnet sur soi pour le sortir à tout moment est encore plus pratique !

Méthode guidée : Il existe des milliers d’exercices basés sur l’écriture.

En voici 2 qui ont pour but d’aider à abaisser le stress et qui m’ont beaucoup aidée lors d’une période particulièrement stressante de ma vie :

EXERCICE 1 : devenir son propre meilleur ami

  1. Tracez 5 colonnes sur une page
  2. Intitulez chaque colonne comme suit
  3. Remplissez lorsqu’une émotion négative survient (ou faites-en la liste tous les soirs…)
  4. Relisez bien la dernière colonne.
Date et heureÉmotion et ressentiIntensité (de 1 à 10)Pensées qui vous traversentCe que vous dirait votre meilleur ami
dimanche à 22hStress + noeud dans le ventre7Je vais jamais réussir ma présentation.
Je suis pas prête.
les présentations que tu as faites jusqu’ici ont été un succès ! Tu maîtrises ton sujet, tu sais improviser, ce sera pareil demain.
(contactez-moi si vous avez des questions sur comment remplir ce tableau !)

Gardez ce tableau et continuez de le remplir. Relisez-le de temps en temps (une fois par semaine, par exemple), observez-l’évolution. 

EXERCICE 2 : l’anti-généralisation

Dans des périodes ou vous vous dites que tout se passe toujours mal, que jamais rien de positif ne vous arrive :

Chaque soir, notez ce qui a été agréable, bénéfique ou réussi dans votre journée, même les petites choses. 

Cela vous oblige à observer noir sur blanc que tout ne se passe pas toujours mal, et à valoriser les événements positifs du quotidien au lieu de ne retenir que le négatif. 

Plus vous faites cet exercice, plus ce nouveau cheminement va s’ancrer et s’enclencher naturellement, jusqu’à ne plus avoir besoin d’écrire.

Exemple :

  • le café (thé) sentait bon ce matin
  • j’ai réglé le problème de jean-machin au bureau qui m’a demandé de l’aide. Il m’a remerciée et je me suis senti reconnue
  • mes jours de congé ont été validés, vive la Bretagne ! 

NB : Les idées ci-dessus sont des pistes de réflexion et d’introspection, mais ne remplacent en aucun cas un suivi médical ou psychothérapeutique, ou la prise d’un traitement médicamenteux.
Si vous vous sentez en situation de détresse psychologique ou que vous rencontrez des problèmes de santé psychique importants, contactez un professionnel de santé.

Armageddon

Temps de lecture : 3 min

“Le médecin a dit que je suis en burnout et voulait m’arrêter 3 semaines. Je lui ai dit que c’était trop long. J’arrive toujours à sortir du lit, hein, donc ça va.”

Mouais.

Cette phrase, je l’ai prononcée aussi. L’e-mail de trop, le mal de tête fulgurant, les larmes qui coulent, l’esprit qui ne comprend absolument pas ce que dit le corps.

Vous vous dites que ce n’est pas grave. Une semaine de repos, une barre énergétique et ça repart !

Vous négociez avec le médecin pour être arrêtés moins longtemps.

Erreur.

Le mot « Burnout » fait référence à une fusée spatiale qui explose par manque de carburant.

Tellement plus qu’un petit coup de fatigue, donc, c’est Armageddon à l’intérieur.

Il vous tombe dessus comme une ogive nucléaire ou vous envahit, petit à petit, jusqu’à la goutte qui fait déborder le vase qui se remplit depuis des mois ou des années.

A cet instant, plus de carburant, vous tournez à vide. C’est la panne technique ou l’explosion façon blockbuster.

Pour ne rien arranger, cette situation est difficile à assumer dans une société où une maladie de l’esprit est considérée comme moins grave ou moins vraie qu’une maladie physique.

Hélas, vous n’avez pas 40 de fièvre ou une toux de tracteur pour prouver que vous êtes réellement malade.

« Tu te sens fatigué ? Bouge-toi, fais du sport et tu verras, ça ira mieux ! »

Vous ne diriez jamais ça à quelqu’un qui a la grippe. N’est-ce pas ?

Si les symptômes sont spectaculaires chez certains (épuisement, pleurs, douleurs) et intériorisés chez d’autres (déprime, lassitude, fatigue…), tous se résument en une perte d’énergie, d’envie et de sens.

Pas besoin d’être cloué au lit pour que ce soit vrai.

Imaginez le burnout comme une grippe mentale qui nécessite du soin et du repos, même si cela prend du temps.

Quoi faire pour aller mieux ?

  1. Écoutez vos ressentis sur ce qui est en train de vous arriver.
  2. Consultez un médecin, même si vous n’êtes pas sûrs de ce qui vous arrive.
  3. Coupez du travail à 100% pendant votre arrêt maladie.
  4. Explorez ce qui s’est passé grâce à un accompagnement professionnel extérieur spécialisé. Mieux comprendre pour mieux digérer.
  5. Acceptez que les points 1 à 4 prennent du temps, qu’ils sont cruciaux, et qu’ils vont vous servir à :
  6. Ré-aligner vos activités avec vos valeurs pour retrouver du sens et de la joie dans ce que vous faites.
  7. Tirer un apprentissage de cette expérience, comme un vaccin qui vous protégera pour la suite.

Quoi qu’il arrive, ne restez pas isolé dans une situation de doute.

Parlez-en autour de vous (amis, famille), racontez ce qui vous arrive à des personnes de confiance, demandez conseil à des professionnels formés sur le sujet.

N’attendez pas que la fusée explose.

Partie bonus :

En annexe de cet article, voici une liste des facteurs les plus courants à l’origine du syndrome d’épuisement professionnel.

Leur nombre, leur interaction et leur intensité favorise le déclenchement d’un burnout.

Leur impact dépend aussi de votre milieu professionnel, de votre cadre de travail, de votre personnalité et de votre situation (personnelle, familiale).

  • Votre charge de travail est élevée et vos horaires sont excessifs
  • Vous êtes soumis à une forte exigence de résultats, dans des délais serrés
  • Vous manquez d’autonomie dans votre rôle
  • Vous manquez de moyens pour mener à bien vos projets
  • Vous manquez de soutien de la part de vos collègues et de la hiérarchie
  • Vous manquez de clarté dans votre rôle ou recevez des directives contradictoires
  • Vous ressentez une incohérence entre votre travail et vos valeurs
  • Vous ressentez un déséquilibre entre votre vie professionnelle et personnelle
  • Votre environnement de travail est toxique (conflits, harcèlement, injustice salariale)

Le réflexe du hérisson

(2 min de lecture)

Quand vous êtes stressés, vous arrêtez les activités qui vous font du bien.

À la place du jogging, yoga, dessin ou musique… qui vous faisaient dire “aaaaah ça fait du bien”, vous dites : “*insérer une très bonne excuse ici* je le ferai plus tard !”.

Vous vous recroquevillez comme un hérisson qui se roule en boule : “Rentre la tête, si tu bouges plus et que t’as l’air mort, le loup va s’en aller.” 

La tétanie est l’une des 3 réactions primaires de défense (avec fuir ou se battre) chez les mammifères. Pour rappel, nous en sommes.

Certes, avec le temps, nos sources de stress ont évolué. Plus de loup affamé qui veut nous manger (en temps normal !), les causes sont devenues plus mentales (sociales, professionnelles…).

Toutefois, nos réactions de défense sont toujours là et s’activent quand on a peur, mais sans la partie cruciale pour notre équilibre : l’évacuation de la pression.

Exemple. Votre patron débarque à votre bureau à l’improviste, de mauvais poil, pour demander où en est le dossier Machinchouette. Vous vous crispez, répondez comme vous pouvez, et quand il repart vous gardez toute la tension là haut, dans la tête.

Vous refaites l’histoire en boucle, vous vous posez 1000 fois les mêmes questions (comme si à la 999ème, vous alliez trouver LA réponse), vous cherchez à donner du sens là où il n’y en a pas… 
“t’aurais du répondre ceci”, “pourquoi il a dit ça”, “si seulement t’avais fait ça” 

À l’inverse, une gazelle qui échappe à un prédateur évacue son stress dès qu’elle arrive en lieu sûr : elle s’ébroue, elle s’étire. Elle libère l’adrénaline, relâche les tensions, continue à vivre normalement. Elle évite la dépression nerveuse.

La tendance chez l’humain à arrêter les activités bien-être en période de stress a été largement étudiée en psychologie.

Conclusion, le problème s’auto-alimente.

Un cercle vicieux entre le corps, les émotions et les pensées se met en place.

Ces 3 paramètres sont intimement reliés et s’impactent mutuellement.

Exemple. je me sens stressé -> mes pensées fusent -> je dors et je mange moins bien
-> je me sens fatigué -> l’anxiété monte -> je me crispe -> j’ai mal à la tête
-> mes pensées négatives s’intensifient… 

Rassurez-vous ! Qui dit cercle vicieux, dit cercle vertueux pour revenir vers un équilibre de la triade !

Pour l’initier :

  1. prenez conscience de cette tendance
  2. listez les activités qui vous font du bien
  3. notez vos idées pour les réintégrer au quotidien (via un rituel, en pratiquant avec quelqu’un que vous appréciez…).

Pour vous soutenir dans la durée, prenez en compte :

  • vos ressentis (ne commencez pas par la salle de sport si vous détestez ça… sauf si vous aimez souffrir 😉 )
  • votre mode de vie (pas facile de faire du kayak en ville)
  • vos contraintes personnelles (si vous avez promis de promener toutou à 18h, choisissez un autre créneau pour le yoga)
  • et professionnelles (3h de tennis à midi pourraient entraîner un froncement de sourcil du RH).

Néanmoins, si malgré tous vos efforts, vous avez l’impression de pédaler dans la semoule ou de vous frustrer sans voir d’évolution, vous pouvez vous tourner vers l’hypnose, les thérapies type TCC ou ACT, la sophrologie, la yogathérapie…

Ces accompagnements vous aident à remettre le pied à l’étrier (ses baskets ou son bonnet de bain) et à ré-enclencher le cercle vertueux. 

Prenez exemple sur la gazelle, étirez-vous un bon coup et en avant ! 🙂

La voix du silence

Chut.

Ecoute.

Bah j’entends rien

Si, le silence. Tu l’entends ?

Qu’est-ce que tu entends quand tu écoutes le silence ?

J’entends ma respiration…

Je déglutis…

Les battements de mon coeur… je sais pas si je les entends ou si je les imagine. Mais c’est là. ça percute.

Quoi d’autre ?

Attends, je ferme les yeux, j’entends mieux les yeux fermés.

Je crois que ma respiration change, elle s’allonge. Je sais pas si c’est intentionnel…

Je sens des petits mouvements à l’intérieur, un rythme, le sang qui pulse dans mes veines.

Ah tiens, je commence à entendre un dialogue dans ma tête. C’est comme si quelqu’un montait le volume de la radio ! 

Des mots, des phrases qui se bousculent, qui commentent, comme l’équipe de pétanque sur la place du village. 

Du silence, on est passé à un papotage incessant. ça se coupe la parole, ça se contredit, et ça critique !

“Y faut y faut pas”, “c’est bien, c’est pas bien”, “pourquoi tu fais pas ça et pourquoi t’as fait ça”, “oulah c’est risqué, t’es sûr ?”

“Eh ! Chut ! Vous êtes pas tout seuls hein !” ah oui c’est vrai, on écoutait le silence, à la base.

Reviens à ta respiration, trouve comment faire baisser le volume des voix.

Ok, je vois un gros curseur rouge. je le descends. ça diminue.

Inspire, expire, inspire, expire…

Retour au silence, retour au souffle, un ressac de vagues, les pensées reviennent sur la pointe des pieds, mais on dirait qu’elles changent de rythme, c’est comme si elles devenaient plus claires, plus flottantes, des nuages qui passent. 

Des questions surgissent

“Pourquoi est-ce que tu te racontes tout ça ? D’où ça vient ?” 

“A quoi ça te sert ?” 

“Quand as-tu appris à te parler comme ça ?”

Ces questions me touchent, je sais pas pourquoi.

Le silence murmure des réponses. J’entends pas tout, je comprends pas tout. Il y a des images qui surgissent, des symboles qui apparaissent.

C’est pas grave, un dialogue s’est ouvert, la demande de communication de cette partie de moi qui sonne dans le vide depuis si longtemps est enfin entendue. Émotion. Un travail commence.

Ok, c’est ça l’hypnose. 

Apprivoiser le silence, le malaise de ne pas le remplir. Observer autrement, accueillir l’inconfort. Laisser les pensées venir et repartir au lieu de les jeter et qu’elles reviennent en boomerang. 

Explorer ce qu’il y a derrière, entendre des questions fondamentales qu’on ne s’était jamais posées avant pour pouvoir avancer. 

Et soudain, une lumière s’allume ! 

www.johanneb-hypnoseyoga.fr